Environnement

Quels sont les principaux polluants et contaminants de l'air intérieur?

Les composés organiques volatiles (COV)

Ce sont généralement des vapeurs émises par les produits chimiques instables. Dans une maison, on peut en répertorier plus d’une centaine parmi lesquels, pour les plus répandus :
Principaux composés organiques volatils (COV)hydrocarbures aromatiquesbenzène, toluène et xylèneformaldéhyde, phénol, urée-formolcétones, acétonealcools, alcanes, aldéhydes
Les COV sont présents dans de nombreux produits et matériaux à l’intérieur de la maison. Ils peuvent se dégager des matériaux de construction, parfois pendant plusieurs mois, voire même quelques années avec des émanations très persistantes Le formaldéhyde par exemple contenu dans certains matériaux peut se volatiliser durant plus de 20 ans.

Présents dans:

mousses isolantespeintures et vernismoquettes, linoléum non naturel ,bois des charpentes et des planchers,bombes aérosols (produits insecticides, cosmétiques, cire, etc)colles diversesproduits de nettoyage (détergents, décapants, détachants, diluants, etc)
La concentration des COV à l’intérieur des bâtiments est généralement supérieure à celle de l’environnement extérieur.
Ils provoquent des irritations cutanées, des réactions allergiques, des irritations des voies respiratoires et digestives, des irritations des yeux, des maux de tête , des vertiges, des nausées, des vomissements, des étourdissements, des pertes de mémoire, des troubles de la concentration, de la fatigue, des difficultés à dormir. Le benzène est reconnu comme cancérigène.

Le formaldéhyde

Le formaldéhyde se distingue des autres composés organiques volatils par le fait qu’il est présent dans de très nombreux produits d’usage courant : mousses isolantes, vernis, encres, résines, laques, colles,  produits ménagers, pesticides, papier, etc.

Présent dans:

Bois agglomérés contreplaqués vitrifiants pour parquets.
Lors de travaux de rénovation par exemple, le taux de formaldéhyde dans la maison peut atteindre des valeurs élevées, qui diminuent lentement dans les mois suivants. Le formaldéhyde peut aussi être dégagé à partir des matériaux dégradés par la chaleur ou l’humidité.
Le formaldéhyde provoque, même à des doses de faible concentration, des irritations et des inflammations des yeux ( larmoiement), des voies respiratoires (nez, gorge, poumons) et de la peau (rougeurs, démangeaisons, eczéma). Il peut également avoir des conséquences neurologiques, se traduisant par une fatigue accrue, des migraines, des nausées, des maux de tête, de la somnolence ou des vertiges. Il peut être mutagène et cancérigène à haute concentration.

Les toxiques

Les détergents, les insecticides, les détartrants, l’eau de Javel ou autres produits chlorés font partie de ces produits.

Les fibres

On parle ici des fibres minérales : amiante, laine de verre, laine de roche, parmi les plus connues des problèmes induits par ces produits sont surtout des irritations de la peau et des voies respiratoires. Il faut être prudent lors de leur manipulation (travaux de bricolage ou construction).
Il est recommandé de se protéger avec des gants et un masque filtrant.
Mais ces matériaux, à moins qu’ils soient totalement enfermés dans une enveloppe étanche (quid du « respir » de l’habitat ?), sous l’effet des courants d’air, des changements de températures et du vieillissement, continue tout au long de leur existence à émettre des microfibres qui se propagent dans l’air que nous respirons. Or, ces micro-fibres ( taille de 2 à 5 microns ) sont extrêmement irritantes pour les voies respiratoires et sont reconnues comme « probablement cancérigènes » . De plus, il faut savoir que ces matériaux, malheureusement trop répandus dans nos constructions, contiennent des liants à base de formol et donc émanent du formaldéhyde.

Les gaz et fumées de combustion

Le monoxyde de carbone (CO) est un gaz très discret parce qu’il est invisible et inodore, mais très nocif.
Le dioxyde d’azote (NO2) peut aussi être présent dans une habitation notamment s’il y a des appareils à gaz défectueux ou mal réglés.
La fumée de tabac est l’une des plus importantes sources de pollution de l’air intérieur. Elle contient de nombreuses composantes toxiques.

Le radon

est un gaz radioactif d’origine naturelle, issue de la désintégration de l’uranium et duradium présent dans la croûte terrestre. Il provient donc surtout des sous-sols granitiques et volcaniques. En pleine nature, il s’évapore simplement dans l’atmosphère. Mais il devient dangereux lorsqu’il s’accumule dans les espaces où l’air est confiné, comme les caves fermées et mal ventilées.
Il n’est en tous cas pas le premier des polluants dans la maison puisqu’il se situe bien après la fumée du tabac et les C.O.V. ( les statistiques en suisse mentionnent quand même 200 à 300 victimes par années avec cancer des poumons imputable au radon).
Si l’on soupçonne la présence de Radon, on peut le mesurer assez aisément avec des dosimètres que l’on placera un certain temps dans la zone contaminée. Si nécessaire, des mesures plus précises peuvent être faites à l’aide d’appareils professionnels ( voir site de la confédération et des cantons en particulier).

La première mesure à prendre est une bonne aération.

Les trois types rayonnements radioactifs

Source : Docteur Suzanne Deoux et Pierre Deoux : « l’Ecologie c’est la santé » ed. Frison-Roche 1993

Le rayonnement alpha

Le rayonnement Béta

Le rayonnement Gamma

Les moisissures et micro-organismes

C’est surtout l’humidité qui fait le lit des champignons (moisissure), des acariens et autres microorganismes tels que les bactéries et les virus.Le premier réflexe sera d’aérer les locaux.
Les moisissures sont certainement le risque le plus important généré dans un climat humide, mal ventilé et en présence de mauvais matériaux (ou des matériaux mal mis en oeuvre).
En plus de l’aspect désagréable voire repoussant de ces moisissures, il faut savoir qu’elles produisent des agents très irritants (les glucans) ainsi que des micro-toxines qui sont souvent à l’origine de graves maladies, notamment au niveau des voies respiratoires et des poumons.

Dans la famille des micro-insectes, les acariens sont les plus répandus et donc les plus connus. Ils ne peuvent proliférer que dans certaines conditions de chaleur et d’humidité : à partir de 24° et avec au moins 75% d’humidité. En veillant à ces 2 paramètres, on met toutes les chances de notre côté pour voir disparaître ces acariens sans devoir se ruiner à l’achat de produits spéciaux le plus souvent inefficaces ou dangereux, ou en literie particulière tout aussi discutable.

Solution: bien aérer la literie, régulièrement ;si le sol est revêtu d’une moquette dans les chambres, il est indispensable de passer fréquemment l’aspirateur, si possible équipé d’un filtre et avec fenêtres ouvertes.

L’excès d’humidité

Hors mis certains  cas particuliers ou accidentels (pénétration d’eau, remontées du sol par infiltration et capillarité…) l’humidité intérieure est généralement de la vapeur produite par les activités humaines (cuisine, bains…) et par la respiration des habitants qui, à elle seule, peut produire plusieurs litres d’eau/jour

Qu’entend-on par humidité relative ou taux d’humidité ?
Dans une maison qui respire mal, le taux d’humidité sera souvent trop élevé en été et trop bas en hiver. L’idéal est un taux compris entre 40 et 60 % pour une température de 18 à 22 degrés.
Avec un fort taux d’humidité, on favorise d’une part le développement des virus, bactéries et
champignons, et d’autre part les risques de détérioration des matériaux et du mobilier. De plus, on augmente les frais de chauffage parce qu’on éprouve le besoin de chauffer davantage en présence d’humidité, quand bien-même la température est la même. 

L’amiante 

Dans les maisons anciennes, l’amiante peut se retrouver comme :isolant thermique (flocage de paroi ou de plafond)toiture ou sous couverture  du bâtiment (fibro-ciment)protection ignifuge des installations électriques , isolant ,etc ( tableaux,etc) isolant pour les conduits d’eau chaude incorporé à certains revêtements de sol.

Les produits de traitement du bois 

Si le bois brut est le plus naturel des produits, les produits de traitement et d’imprégnation du bois contiennent des substances souvent dangereuses pour la santé et nuisibles pour l’environnement. Ils rediffusent longtemps dans l’atmosphère. Certains produits ont d’ailleurs été interdits de la  vente.

Ces produits sont tous des pesticides (biocides) : fongicide, bactéricide et insecticide.

Les composés organo-chlorés (tous à base de chlore)DDTlindanedieldrinePCP (pentaclorophénol)PCB (polychlorobiphényles)

autres carbonyldinitrophénolfluorure de sodium

Effets sur la santé:

inhibiteurs de la cholinestérase, augmentation des sécrétions des bronches, des larmes, de la salive et de la sudation, crampes abdominales, diarrhée, vision embrouillée, anxiété, céphalées, confusion.
Il est possible de s’en passer en utilisant des essences de bois naturellement résistantes tels que : châtaignier, chêne, hêtre, mélèze, pin, qui sont des bois de qualité, secs et résistants. Ils peuvent se passer de traitements insecticides et fongicides, sauf en exposition permanente à l’humidité.
D’autres bois, moins résistants, doivent être traités : pin maritime (pin des Landes), pin sylvestre (sapin rouge du Nord), épicéa (sapin blanc du Nord), sapin épicéa, épinette blanche, peuplier.
Il faut privilégier les traitements naturels. Il existe des vernis biologiques, biodégradables et des cires et huiles dures naturelles qui peuvent être utilisées pour vitrifier et imprégner les parquets et les plans de travail en bois.